Très intéressant. Merci @fipaddict. Supposons, que tôt ou tard, le multiplicateur keynésien soit rendu à zéro, le PIB étant défini par la seule offre. On a donc baissé G et sans doute baissé C=c.(Y-T). M pourrait rester constant si M=m.Y, ou pas. Peux-tu décrire ce qui se passe ailleurs et comment ? Sur X notamment. En quantités et en prix. Les facteurs de production peuvent ils se déplacer vers d'autres secteurs et y trouver des débouchés sans changement des prix relatifs... donc sans dévaluation interne ? Est-ce ce rythme de déplacement qui détermine la baisse du multiplicateur ? Qu'est-ce qu'on peut retenir comme trajectoire de multiplicateur de G et de T sur une période de 0 à 10 ans, instruit par les statistiques passées ?
Merci beaucoup ! Pour une description de l’éviction par le commerce extérieur je trouve que Mésange est un bon point de départ pour l’analyse car dans ce modèle il n’y a pas d’éviction par le taux d’intérêt : https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2848300/G2017-04.pdf (voir par exemple p. 105 pour un choc générique sur la dépense publique).
Je suppose en effet que l'investissement pourrait rester constant au premier ordre si les capitaux circulent et que les taux d'intérêt sont insensibles à la seule politique d'un Etat de taille modeste et que les débouchés se maintiennent. Reste donc ce que tu appelles "l'éviction par le commerce extérieur". Ici cela me paraît plus positif qu'une "éviction" puisque le commerce extérieur constitue plutôt un "relai" qui compense la baisse de la demande intérieure au bénéfice de l'emploi. Est-ce que l'INSEE ou MESANGE disent combien de temps cela prend, quel changement on peut attendre sur X-M, si cela requiert une dévaluation, en l'occurrence interne puisqu'on est dans l'Euro et alors de combien ? Je pense qu'il y aura besoin de pédagogie là-dessus, de façon à ce que les gens ne soient pas trop surpris et ne résistent pas trop aux conséquences d'ajustements par ailleurs nécessaires. La Grèce est passée par là ?
Pour ce seul canal sous Mésange en termes d’ordre de grandeur on a environ 50 % de choc initial sur le PIB qui est résorbé en 10 ans ! Cela passe effectivement par une dévaluation interne au premier ordre.
J'avais interrogé Jean-Luc T un jour pour savoir à quel rythme les chocs de demande se résorbaient grâce aux flexibilités réelles : 1 an, 2 ans ou 10 ans. Il m'avait répondu : 2 ans ? Y a-t-il une courbe des multiplicateurs produite par les uns ou les autres ?
Donc cela veut dire que le multiplicateur passerait de 0,8 à 1 an à 0,4 à 10 ans ? Cela me paraît encore énorme ! Faut-il y croire ? J'ai souvent tenu Mésange pour un modèle très keynésien dans lequel la demande joue un rôle clé. Le fait que l'Etat aime tant dépenser n'y serait pas étranger. Le modèle est-il pertinent pour décrire le temps long et la convergence vers le PIB potentiel ? A-t-on observé de tels multiplicateurs, par symétrie, quand il y avait des conditions d'expansion ?
Très intéressant. Merci @fipaddict. Supposons, que tôt ou tard, le multiplicateur keynésien soit rendu à zéro, le PIB étant défini par la seule offre. On a donc baissé G et sans doute baissé C=c.(Y-T). M pourrait rester constant si M=m.Y, ou pas. Peux-tu décrire ce qui se passe ailleurs et comment ? Sur X notamment. En quantités et en prix. Les facteurs de production peuvent ils se déplacer vers d'autres secteurs et y trouver des débouchés sans changement des prix relatifs... donc sans dévaluation interne ? Est-ce ce rythme de déplacement qui détermine la baisse du multiplicateur ? Qu'est-ce qu'on peut retenir comme trajectoire de multiplicateur de G et de T sur une période de 0 à 10 ans, instruit par les statistiques passées ?
Merci beaucoup ! Pour une description de l’éviction par le commerce extérieur je trouve que Mésange est un bon point de départ pour l’analyse car dans ce modèle il n’y a pas d’éviction par le taux d’intérêt : https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2848300/G2017-04.pdf (voir par exemple p. 105 pour un choc générique sur la dépense publique).
Je suppose en effet que l'investissement pourrait rester constant au premier ordre si les capitaux circulent et que les taux d'intérêt sont insensibles à la seule politique d'un Etat de taille modeste et que les débouchés se maintiennent. Reste donc ce que tu appelles "l'éviction par le commerce extérieur". Ici cela me paraît plus positif qu'une "éviction" puisque le commerce extérieur constitue plutôt un "relai" qui compense la baisse de la demande intérieure au bénéfice de l'emploi. Est-ce que l'INSEE ou MESANGE disent combien de temps cela prend, quel changement on peut attendre sur X-M, si cela requiert une dévaluation, en l'occurrence interne puisqu'on est dans l'Euro et alors de combien ? Je pense qu'il y aura besoin de pédagogie là-dessus, de façon à ce que les gens ne soient pas trop surpris et ne résistent pas trop aux conséquences d'ajustements par ailleurs nécessaires. La Grèce est passée par là ?
Pour ce seul canal sous Mésange en termes d’ordre de grandeur on a environ 50 % de choc initial sur le PIB qui est résorbé en 10 ans ! Cela passe effectivement par une dévaluation interne au premier ordre.
Du coup dans ce type de modèle l’ajustement dépend au premier ordre de l’hypothèse sur le degré de rigidités réelles.
J'avais interrogé Jean-Luc T un jour pour savoir à quel rythme les chocs de demande se résorbaient grâce aux flexibilités réelles : 1 an, 2 ans ou 10 ans. Il m'avait répondu : 2 ans ? Y a-t-il une courbe des multiplicateurs produite par les uns ou les autres ?
Donc cela veut dire que le multiplicateur passerait de 0,8 à 1 an à 0,4 à 10 ans ? Cela me paraît encore énorme ! Faut-il y croire ? J'ai souvent tenu Mésange pour un modèle très keynésien dans lequel la demande joue un rôle clé. Le fait que l'Etat aime tant dépenser n'y serait pas étranger. Le modèle est-il pertinent pour décrire le temps long et la convergence vers le PIB potentiel ? A-t-on observé de tels multiplicateurs, par symétrie, quand il y avait des conditions d'expansion ?