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Que retiens tu des pratiques de négociations salariales allemandes qui pourrait être utile en France ? (1) devant une dégradation des termes de l’échange qui est peut-être réversible faut-il des primes et/ou des hausses de salaires, (2) entre rien du tout et une indexation 100% qui enclenche une boucle qu’est-ce qui stabilsie, une part fixe de la VA ? PS : partager la même monnaie que les Allemands est une raison de plus pour regarder leurs pratiques sociales.

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Jun 11, 2022·edited Jun 11, 2022

Merci pour ton effort de pédagogie sur ce sujet important. Reste à le transcrire dans une version plus grand public. Le défi est lancé. 😉.

Dans le discours, on continue trop de mélanger sous le même vocable de "inflation" :

1. L’amélioration ou la dégradation des termes de l’échange : amélioration par l’ouverture au commerce et la croissance chinoises avant, dégradation par les chocs pétro-gaziers aujourd'hui ;

2. La hausse relative de tous les prix rapportés aux salaires : baisse de la productivité à court/moyen terme par exemple induite par le renoncement (nécessaire) aux énergies fossiles ;

3. La hausse générale des prix et salaires, inflation monétaire proprement dite, la seule qui pourrait être neutre (transfert des détenteurs d'obligations à taux fixes à leurs émetteurs).

C'est notamment très utile de mettre en valeur, comme tu le fais, la notion de termes de l'échange et son évolution (dans le temps et l'espace : UE et USA ne connaissent pas la même inflation ; ce qu'on connaît aujourd'hui ressemble fortement à ce qu'on a connu dans les années 1970). Leur dégradation a deux effets à mon sens pour l'UE importatrice de pétrole et de gaz :

(1) même si la production Y était inchangée, on devrait dépenser moins (Etat compris) car C=Y.(p_de_Y)/(p_de_C), au point près de ce qu'on emprunte à l'étranger (déficit des biens et services)

(2) lorsqu'on doit optimiser une production Y, fonction de (K,L,M), où M est un intrant (importé), la hausse de (p_de_M)/(p_de_Y) induit une baisse de Y en volume.

Partant de là, il paraît inévitable que tout le monde ait un effort à faire ménages, entreprises et Etat. Du reste les entreprises ce sont encore des ménages (épargnants, salariés, clients) et l'Etat ce sont aussi des ménages (contribuables actuels ou futurs, bénéficiaires des services publics).

Que tout le monde soit préservé serait bien mais semble impossible : une boucle salaires-prix aggraverait l'inflation sans restaurer le pouvoir d'achat. Quand l'offre est le problème, la demande n'est pas la solution. Quand les prix réels relatifs changent, les valeurs nominales n'y peuvent mais.

Ce que tu proposes pour la répartition de cet effort est intéressant, a fortiori si on y inclut quelques boucliers spécifiques pour les ménages en situation les plus délicates. J'ai deux questions :

- doit-on/peut-on vraiment tenir la cible de 2% d'inflation ? Si les termes de l'échange chutent fortement, une inflation de 2% ne serait compatible qu'avec une baisse des salaires nominaux !?

- si on quitte la macroéconomie (déflateur du PIB et productivité du travail) pour aller au niveau des secteurs ou des entreprises, trouve-t-on autre chose que la stabilité de la partition de la VA ?

Merci encore et à bientôt !

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